Valéry Giscard d’Estaing : Allié grec, visionnaire européen et à remercier pour l’avenue Syngrou !

Valéry Giscard d’Estaing : Allié grec, visionnaire européen et à remercier pour l’avenue Syngrou !

C’est dans son avion que la démocratie est revenue dans notre pays et c’est avec son soutien qu’elle a rejoint la famille européenne. C’est avec gratitude et émotion que la Grèce fait ses adieux à son grand ami, Valéry Giscard d’Estaing », a déclaré le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, en rendant hommage à la mémoire de l’ancien président français, Valéry Giscard d’Estaing, décédé le 2 décembre.

En tant que président de la France de 1974 à 1981, c’est Valéry Giscard d’Estaing qui a demandé l’entrée rapide dans la Communauté européenne d’une Grèce non réformée et non préparée. Il a souvent dû faire face aux critiques des opposants qui lui reprochaient d’avoir pris une décision trop hâtive et trop sentimentale. Ce à quoi il répondit simplement : « Qu’est-ce que l’Europe sans Platon ? »

Né en 1926 en Allemagne, où son père était directeur financier de l’administration de l’occupation française après la Première Guerre mondiale, il a grandi avec une vision paneuropéenne.  En 1952, il épouse Anne-AymoneIt de Brantes, la fille d’un comte et héritière d’une fortune d’acier. Ils ont eu quatre enfants : Valérie-Anne, Louis, Henri et Jacinte.

Le jeune Giscard d’Estaing étudie au prestigieux Institut polytechnique, puis à l’École nationale d’administration d’élite, avant d’obtenir une maîtrise en économie à Oxford. Il est nommé ministre des finances dans le cabinet de Charles de Gaulle à l’âge de 36 ans. En tant que jeune ministre des finances, il a fait de la France une nation moderne, passionnante, dynamique, jeune, qui est entrée dans l’histoire. Sa présidence a supervisé des réformes majeures, notamment la légalisation de l’avortement et de la contraception, malgré l’opposition de l’Église et de la droite. Il a ouvert la France en développant le réseau ferroviaire TGV à travers les campagnes.

Le Président Giscard d’Estaing et le Premier Ministre Costas Karamanlis

En tant que président français, il était considéré comme un allié fidèle de la Grèce, un visionnaire européen et un philhellène. Champion de l’intégration européenne, il a contribué, avec Helmut Schmidt, chancelier de l’Allemagne de l’Ouest, à la fondation de l’Union européenne moderne. Ils ont créé le premier système monétaire européen, précurseur de l’euro, et ont instauré l’élection directe du Parlement européen en 1979, dotant l’Europe d’une base démocratique embryonnaire. L’homme d’État français a également joué un rôle essentiel pendant les jours difficiles de juillet 1974, après la chute de la junte, et a ensuite soutenu avec force l’entrée de la Grèce dans la Communauté économique européenne (CEE) de l’époque.

Concernant le Brexit, il a pensé qu’il s’agissait d’un « pas en arrière » géopolitiquement, mais il a adopté une vision à long terme. « Nous avons fonctionné sans la Grande-Bretagne pendant les premières années de l’Union européenne… Nous allons donc redécouvrir une situation que nous avons déjà connue ». Il a écrit l’article de la charte de l’UE qui a permis à Brexit de se produire – la brève mesure qui permet à un État membre de quitter le bloc.

Il est resté d’un optimisme sans faille dans le projet européen, prévoyant que l’UE et l’euro rebondissent et deviennent progressivement plus forts et plus grands malgré les difficultés liées à la perte d’un membre important.

On se souviendra de lui comme d’un ami de longue date de la Grèce dans les moments cruciaux et d’un grand défenseur des valeurs européennes. Et il a en effet la gratitude des Athéniens qui font la navette – l’avenue Syngrou, qui relie le centre ville à la côte et qui a été achevée juste à temps pour recevoir Giscard d’Estaing lors de sa visite à Athènes !

Adieu, Monsieur le Président.


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