Martis – Le bracelet du mois

Martis – Le bracelet du mois

Vous avez sans doute vu de nombreuses personnes arborer ce joli petit bracelet rouge et blanc, il s’agit du « martis ». Cette tradition grecque millénaire consiste à attacher ce petit objet à son poignet le premier jour de mars et à le défaire à la fin du mois. Le but – car les traditions ne sont pas là pour rien ! – est de se protéger des rayons du soleil de printemps censé être particulièrement agressif.

Cette tradition prendrait racine dans les mystères d’Éleusis célébrant Déméter, Hadès et Dyonisos lors desquels les participants attachaient des fils rouges et blancs appelés « kroki » à la main droite et au pied gauche. Le début du mois de mars marquait également le jour de l’An pour les Grecs anciens et, pour célébrer cette nouvelle renaissance, les enfants sculptaient des hirondelles – annonciatrices du printemps – et allaient de maison en maison pour recueillir des œufs.

Les couleurs du martis s’expliquent par un épisode mythologique : le dieu Hélios se transforma un jour en jeune homme pour participer à une fête, mais il fut alors enlevé par un monstre et le monde entier fut plongé dans l’obscurité. Un autre jeune homme vint un jour tuer le monstre, et Hélios réapparut provoquant l’arrivée du printemps. Le jeune héros mourut cependant en laissant une trace de sang sur la neige que le soleil ne pouvait faire fondre. Le rouge et le blanc symbolisent donc le sacrifice et la pureté.

Selon la croyance populaire, ce bracelet – plutôt destiné aux enfants – servirait à la fois à protéger du mauvais œil, protéger des premiers moustiques et des nocifs rayons printaniers. Porté tout le mois de mars, le martis peut également être arboré jusqu’à Pâques où il sera alors brûlé.

Cette tradition s’est perpétuée dans l’Empire byzantin et s’est donc répandue avec lui dans tous les Balkans. Ainsi, en Bulgarie, une coutume similaire porte aujourd’hui encore le nom de « martenitza ». Le grand théologien Jean Chrysostome mentionne au Ve siècle le martis et les croyances qui lui sont attachées comme relevant du paganisme nous laissant ainsi une trace passionnante de la continuité de cette belle tradition depuis les Anciens jusqu’à nous.

 


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