Rhodes, une romance avec l’Histoire

Rhodes, une romance avec l’Histoire

Aux portes de la Turquie, l’île de Rhodes a un passé bien différent de ses voisines. Un passé auquel on ne peut pas échapper quand on visite l’île, et surtout au sein même de sa capitale, une ville fortifiée classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Visiter Rhodes, c’est comme traverser des portails qui nous amènent à des époques différentes. On peut passer de l’époque hellénistique (IIIe-Ie siècle av. J.-C.) avec le site de Kamiros, ou au Moyen-Âge avec la forteresse de Rhodes datant du XVe siècle qui entoure la vieille ville pavée avec ses rues étroites, ou ses châteaux abandonnés qui dominent les côtes rhodiennes comme le château de Kritinia. Des vestiges qui attestent d’une histoire très variée au fil des siècles, jusqu’à son rattachement à la Grèce en 1948.

HISTOIRE

Forteresse de Saint Nicolas

Son histoire est floue jusqu’en 408 av J.-C., où la construction de la ville de Rhodes est décidée, sur les plans de l’urbaniste Hippodamos de Milet. L’invasion de l’île a commencé avec l’arrivée d’Alexandre le Grand en -334 et à sa mort un an plus tard, Rhodes reprend son indépendance et devient une région commerciale importante grâce à ses relations avec l’Égypte. C’est en -305 que Rhodes fut assiégée par Démétrios (fils du roi de Macédoine), siège qui dura un an grâce à une résistance impressionnante des Rhodiens face aux machines sophistiquées des Macédoniens. Le siège se finit par un accord à l’amiable entre les deux parties, et c’est à cette occasion que le colosse de Rhodes fut construit. Une statue en bronze de 40m de haut en l’honneur d’Hélios, dieu protecteur de l’île, qui est aujourd’hui considérée comme la 6e merveille du monde antique.

Lors de la période Byzantine (395-1453), l’île a été oubliée par l’Empire et beaucoup de peuples ont posé leurs valises comme les perses, les arabes ou les génois. En 1309, les chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean se sont installés sur l’île et ce pendant deux siècles. C’est à cette période que les fortifications autour de la ville ont été construites, des murs défensifs afin de protéger la ville. Les chevaliers laisse échapper l’île en 1522 au profit des Ottomans ; ces derniers vont la perdre en 1912 où par le traité de Lausanne, l’île est rattachée au royaume d’Italie. Finalement c’est pendant la Seconde Guerre Mondiale après l’armistice de Cassibile (1943) – où l’Italie capitule secrètement aux dépens de l’Allemagne – que l’île est placée sous la tutelle de la Grande-Bretagne, qui remettra Rhodes à la Grèce cinq ans plus tard, en 1948.

QUE VISITER ?

Une histoire que l’on n’a pas fini de croiser à chaque coin de l’île. À commencer évidemment par la ville de Rhodes au nord de l’île. Se balader au milieu de rues pavées et de ses maisons en pierre procure la sensation d’avoir pris une machine à remonter le temps pour atterrir au Moyen Âge. Une balade qui peut prendre des heures ! Un parcours est proposé par la ville, pratique pour ceux qui ne veulent pas se perdre au milieu de ses rues labyrinthes. Ne manquez surtout pas les monuments représentatifs de cette époque : le palais des Grands Maîtres ou encore le fort Agios Nikolaos. Ne cherchez pas la moindre relique du colosse de Rhodes, il n’existe plus ! En effet, il a été détruit en -226 dans un tremblement de terre, et les restes ont été vendus par les Arabes au milieu du VIIè siècle. Allez au Musée archéologique de Rhodes qui se situe dans le Grand hôpital des Chevaliers, rempli de reliques et de vases parfaitement conservés, retrouvés sur l’île et ses voisines.

En dehors de la ville, vous avez aussi les vestiges de l’Acropole de Rhodes avec le temple d’Apollon, avec, quelques mètres plus loin, le stade qui accueillait des jeux en l’honneur d’Hélios, et un petit théâtre qui aurait été utilisé pour des joutes poétiques ou musicales.

Palais des Grands Maîtres

Forteresse de Saint Nicolas

L’île ne s’arrête pas à sa capitale, puisqu’il y a encore quelques monuments à absolument visiter. La cité de Kameiros au sud de l’île est un témoignage de la période hellénistique (323 av. J.-C. – 30 av. J.-C.), abandonnée lors d’un tremblement de terre en -142. Mais aussi de nombreux châteaux abandonnés, surveillant la mer. Si vous levez les yeux, vous verrez sur ces châteaux des blasons ornés d’une croix, aussi visibles sur les forteresses dans la ville de Rhodes. Ce qui peut s’apparenter au blason de la Savoie n’est autre que le blason de l’Ordre des Chevaliers de Saint Jean, conquérants de l’île pendant deux ans. Deux sont faciles d’accès sur la côte ouest de Rhodes : le château de Kristinia, construit en 1472 ; et le château de Monolithos en 1490, abritant une chapelle dédiée à Saint Pantaléon.

Sur l’autre face de l’île, Lindos est aussi une très belle ville à visiter. En regardant la ville de loin, on dirait un mélange d’une île des Cyclades avec ses maisons blanches, et d’Athènes avec son Acropole qui domine la ville. Sur les hauteurs de la ville, le temple d’Athéna construit au IVe siècle est entouré par les forteresses édifiées au début du XIVe siècle. Lorsqu’on accède à l’Acropole, on peut alors profiter d’une vue dégagée sur la mer et la ville.

Lindos et son acropole

Au-delà de cet aspect historique, les plages impressionnantes à Rhodes ne manquent pas. Qu’elles soient au nord ou au sud de l’île, la mer turquoise et ses fonds transparents seront toujours là pour vous accueillir. Si vous aimez la mer et l’histoire, cette île est le lieu idéal pour y passer quelques jours. Par bateau (15h) ou par avion (1h), l’île est facile d’accès malgré sa distance avec Athènes.

Vue de l’Acropole de Lindos

© Photos et article par Lucie Rochette––Montalieu


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